TIQUoJARDIN recherche des volontaires pour collecter les tiques dans les jardins autour de Nancy
En piquant, les tiques peuvent transmettre des agents pathogènes comme par exemple la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Même si ce risque est communément associé aux forêts, beaucoup de piqûres ont aussi lieu dans les jardins. Pour mieux comprendre les risques associés, le projet TIQUoJARDIN compte sur la participation du plus grand nombre. Après une première édition en 2021, l’équipe scientifique fait de nouveau appel aux habitants de Nancy et ses environs pour collecter les tiques dans leurs jardins du 1er mai au 10 juillet 2022.
Plus d’un quart des piqûres de tiques ont lieu dans les jardins des particuliers, selon les données du programme CiTIQUE. Cependant, on connait mal les facteurs qui influencent la présence des tiques dans ces lieux, ni si cela représente un risque pour la santé humaine, les tiques pouvant transmettre des agents pathogènes, comme ceux responsables de la maladie de Lyme. Le projet TIQUoJARDIN porté par INRAE, l’Anses, le Laboratoire d’excellence ARBRE, l’Université de Lorraine et le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) Nancy Champenoux, vise à répondre à ces questions.
Un projet participatif mené à Nancy et ses environs
Pour collecter un maximum de données et de tiques dans les jardins privés, TIQUoJARDIN mise sur la participation du grand public. Du 1er mai au 10 juillet 2022, les personnes qui le souhaitent sont donc invitées à partir à la chasse aux tiques dans leur jardin. Munis d’un kit de prélèvement mis à disposition par les porteurs du projet, ces volontaires suivront un protocole défini et facile à mettre en œuvre pour collecter et rapporter à l’équipe scientifique les tiques présentes chez eux. Il leur sera aussi demandé de répondre à un questionnaire détaillé sur les caractéristiques de leur jardin.
Les conditions pour participer
- Habiter dans un rayon de 30 kilomètres autour de Nancy, pour que les conditions météorologiques de la zone d’étude soient relativement homogènes
- Avoir un jardin d’au moins 100 m2
- S’inscrire en ligne sur le site du projet
Les kits de prélèvements pourront être récupérés sur rendez-vous dans un des quatre points relais, situés à Champigneulles, au centre INRAE de Champenoux, à l’Anses de Malzéville et au jardin botanique Jean-Marie Pelt à Villers-lès-Nancy. Pour plus de détail, consultez le site du projet.
Objectif : 150 jardins en 2022
Il s’agit de la deuxième année de collecte de tiques. « L’année dernière, nous avons couvert 73 jardins, explique Laure Bournez, du Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de l’Anses, à Nancy. Nous nous sommes fixés d’atteindre 150 jardins cette année. Plus nous aurons de participants, plus nous aurons de données pour déterminer les facteurs environnementaux qui influencent la présence de tiques dans les jardins. »
Lors de la première édition, des tiques ont été trouvées dans 40 % des jardins examinés, avec en moyenne quatre tiques dans ces jardins. L’espèce Ixodes ricinus était la plus fréquente (246 sur 254 tiques collectées) mais trois autres espèces de tiques ont été prélevées. La deuxième année de collecte permettra d’affiner ces premiers résultats et de déterminer les caractéristiques des jardins ayant le plus de risque d’accueillir des tiques.
Le programme CiTIQUE
TIQUoJARDIN s’inscrit dans le programme de recherche participative CiTIQUE. Un objectif de ce programme, débuté en 2017, est de collecter des données sur la répartition géographique en France des piqûres de tiques et des agents pathogènes qu’elles transportent, en fonction des milieux, de la météorologie et des saisons. Cette collecte de données s’appuie sur la participation des citoyens.
Depuis le début du projet, plus de 72 000 piqûres de tiques (sur humains et animaux) ont été signalées dans l’application Signalement TIQUE sur l’ensemble du territoire français, plus de 50 000 tiques piqueuses ont été transmises par les citoyens et archivées dans la « tiquothèque » de la plateforme Tous Chercheurs de Champenoux, et plus de 2 000 tiques ont été analysées pour identifier les pathogènes transportés.
Le programme est lauréat de l’édition 2021 du prix de la recherche participative remis par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.